Conservation préventive – Jean Rustin, le constat d’une peinture #1
Dans un soucis de conservation, les œuvres sont constatées régulièrement, au moment de leurs acquisitions, de leurs déplacements, de leurs prêts, mais également les de veilles récurrentes pour les œuvres les plus sensibles. Le constat rédigé permet de noter toutes les altérations qui nous semblent anormales, c’est-à-dire autre que issues de la volonté de l’artiste. Toutefois, les « altérations » peuvent aussi être volontaires ou propres à l’œuvre originelle, d’où l’intérêt de documenter le travail de l’artiste et constater l’œuvre dès son entrée au sein d’une collection. L’historique est ainsi notifié et permet de remonter jusqu’à sa création, mais ce n’est pas toujours le cas.
Femme sur un lit est une peinture de petite dimension réalisée par Jean Rustin entre 1985 et 1986. A la surface de la couche picturale, nous constatons plusieurs coulures dans les tonalités marrons. Ces coulures semblent superficielles : le revers de la toile permet de constater qu’elles n’ont pas traversé les différentes strates. L’altération semble donc à première vue peu profonde, néanmoins seule une étude plus poussée, en réalisant un test par un restaurateur qualifié, permettra de le confirmer. La peinture a pu être recouverte d’un vernis qui la protège. Dans le cas présent, difficile à déterminer à l’œil nu, des analyses permettent aux restaurateurs de qualifier et dater très précisément le type de vernis employé.