Les collections privées au musée
Les initiatives publics-privés fleurissent en France comme à l’étranger. Les collections privées présentent aujourd’hui des œuvres de qualité muséale, qu’elles soient anciennes ou contemporaines. Collaborations, partenariats, commissariats, expositions, autant de projets qui appellent à la confrontation de ces deux mondes. L’art contemporain surtout est un réel défi pour les musées d’aujourd’hui. Comment concilier œuvres contemporaines et œuvres anciennes en dialogue au sein de mêmes espaces ou d’un même lieu culturel en tenant rigueur des conditions strictes de conservation propre à chacun ? Comment respecter les enjeux initiaux d’un musée, tout en invitant à la nouveauté et au renouvellement des collections – tout du moins des expositions ? Jusqu’où la qualité d’une œuvre contemporaine s’élève bien au-delà de sa valeur sur le marché de l’art pour rejoindre les rangs des grands musées ? Une chose est sûre : la qualité d’une œuvre ne se mesure pas – uniquement – à sa valeur sur le fructueux marché de l’art.
Les musées invitent donc les collectionneurs à investir leurs espaces, et s’affranchissent des limites. Tel est le cas en Belgique par exemple, où les ministres de la Culture sont favorables aux initiatives privé-public. Les collections contemporaines privés permettent aux musées d’apprivoiser ce qu’ils perçoivent comme un réel défi : défi technique, défi en terme de conservation, défi en terme de maintenance, défi en terme de médiation. À Bruxelles, le WIELS présente d’ailleurs une exposition des pièces d’une trentaine de collectionneurs belges, « Unexchangeable« , une exposition sur la valeur des œuvres qui n’auraient de sens sans la contribution de ces collections particulières.
Les collectionneurs privés acquièrent des œuvres contemporaines de grande valeur, et deviennent in fine un musée personnel, si toutefois les œuvres sont exposées. Mais la place du musée est particulière, ainsi pléthore de fondations ou fonds naissent, comme récemment la Fondation Carmignac à Porquerolles.
Confrontation ou affranchissement, les collections particulières disposent de pièces rivalisant avec les plus grands musées. Ainsi, certaines expositions ne sauraient voir le jour sans leur contribution, dans le respect du sens commun.
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A lire : » Faire entrer les collections privées au musée » Beaux Arts Magazine N.409 Juillet 2018, page 138