mercredi 15 avril 2020
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Outils et expositions virtuelles : quand le commissariat d’exposition se réinvente

Le concept d’exposition virtuelle n’est pas nouveau et existe déjà, exploité par des institutions pour dévoiler des œuvres difficilement présentables pour des questions de conservation notamment, mais développé de plus en plus par de nombreuses institutions, distanciation sociale et confinement obligent.

 

Le commissaire d’exposition, qui est-il et que fait-il ?

Directeur, conservateur, artiste, historien, chercheur au sein d’une institution ou indépendant, le commissaire d’exposition peut être incarné par une grande diversité de personnes. De la définition du projet d’exposition au choix des œuvres puis de la scénographie, en passant par la rédaction nécessaire de contenus, le commissaire d’exposition – curator en anglais mais devenu dialecte commun pour désigner le commissaire – propose un regard unique sur l’art et le monde qui l’entoure. Le commissariat d’exposition s’exerce dans le respect et la valorisation des œuvres et des artistes, et témoigne d’un engagement profond pour la défense de l’œuvre. L’œuvre se révèle et dialogue avec ses voisines à travers des accrochages surprenants, la scénographie étant partie intégrante de la lecture du propos d’une exposition, pour éveiller la curiosité à travers un ensemble cohérent, accompagné d’un supplément de connaissances.

 

Le commissariat 2.0

À la maison, chacun garde le lien avec le monde extérieur par le biais des (nombreux) outils de communication numérique qui nous sont offerts à l’heure du digital. Quand les œuvres sont contraintes de rester, elles aussi, confinées, les institutions qui les préservent poursuivent la volonté de diffuser celles-ci, afin de conserver le lien avec leur public et ne pas perdre en visibilité.

Ainsi, directeurs, conservateurs, chargés de collections, parfois même régisseurs et médiateurs, sont mis à contributions pour proposer des contenus pour des expositions virtuelles inédites, partagées sur facebook, instagram, twitter et autres réseaux sociaux, ou développent même pour certains qui en ont la possibilité des applications dédiées. À l’origine, conçues comme outils de médiation ou dispositifs interactifs lors de la visite d’une exposition, les applications s’adaptent à l’immatérialité de celles-ci. La scénographie s’adapte également, ou s’imagine à travers le corpus d’œuvres.

 

L’exposition virtuelle peut ainsi prendre plusieurs formes : modélisations 3D ou visites à 360°, Google Arts & Culture, vidéos produites et partagées sur les plateformes spécialisées, photographies partagées et commentées sur les réseaux sociaux, application dédiée, site internet dédié, nouvel onglet sur le site d’une institution invitant à découvrir l’exposition. Tous les composants d’une véritable exposition sont là, dévoilés grâce à un plan de communication et marketing adapté.

 

Thématique de l’exposition, contraintes d’un lieu, note d’intention, sélection des œuvres, argumentation, les expositions virtuelles sont dignes d’exister dans le monde réel. Un fond d’expositions prêtes à exposer est ainsi créé. Le commissaire se soustrait des limites et laisse libre court à son imagination pour une vision augmentée de l’exposition. Un métier qui se réinvente au jour le jour.

 

Mais lorsqu’on se souvient des visiteurs déambulant dans les expositions, le téléphone greffé à la main, regarder les œuvres à travers leur écran pour capturer l’instant, peut-on espérer revoir les œuvres loin de l’embargo numérique, telles qu’elles sont ? Un sentiment intense qu’on a hâte de revivre. Cette confrontation physique à l’œuvre nourrit l’imaginaire, éveille les sens et construit un regard, une expérience essentielle pour apprécier une œuvre, cet objet rare, singulier et unique avec lequel une intimité se noue et un esprit se forge.

 

 

Quelques expositions virtuelles à découvrir

 

 

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